A

ABSCONS : adj : difficile à comprendre, obscur.

ABSTRUS : adj : abstrait, obscur, difficile à comprendre.

ABYME, mise en abyme : imbrication, enchâssement d’un récit, d’un tableau, d’un film, dans un autre.

ACCENT TONIQUE: se place sur la dernière syllabe non caduque du (groupe de) mot. Se note (T).
ACCENT CONTRE-TONIQUE ou NEBENTON: dans les groupes de plus de 4 syllabes, se place deux syllabes avant l’accent tonique. Se note (t).
(ex: interminable)
t
T
 


ACCENT GRAMMATICAL: marque les articulations de la syntaxe. Se place à la fin des groupements naturels de la grammaire. Se note (G).
ACCENT ORATOIRE: accent de présentation intellectuelle (insistance par besoin de clarté) ou affective (appui par réaction sentimentale) appliqué à certains éléments du discours. Se note (O). Il frappe le début du mot intéressé. (première voyelle: intell. / première consonne: affect.)
ACCENT D’IMPULSION cf. CONSTANTE RYTHMIQUE.

ACCENTUATION ACCESSOIRE: action ordinaire des accents contre -tonique et oratoire. Accents de caractère secondaire, souvent subjectifs. Ils enrichissent et nuancent le rythme, mais ne le créent pas. Cf. SUPPLEANCE.

ACCOMPLI vs TENSIF

ACCUMULATION: figure de style: succession de termes qualifiant la même chose.

ACME, n.f.: point où culmine la phrase.

ACROSTICHE : n.m : poème dont la première lettre de chaque vers forme un mot, le nom du destinataire ou une phrase lisible de haut en bas. Ce procédé peut également permettre de rédiger toute une phrase constituée du premier mot de chaque vers. Régine Detambel donne l’exemple d’un échange entre Alfred de Musset et George Sand dans La Comédie des mots, Page blanche / Gallimard, p.24.

ACTANT: (Théâtre, Greimas): l’actant peut être une abstraction (la Cité, Dieu...) ou un personnage collectif (le Choeur, les soldats...), ou bien une réunion de plusieurs personnages. Il peut être scéniquement sent, contrairement aux personnages, et n’est jamais sujet de l’énonciation.

ACTUALISATION: insertion par la parole du référent évoqué, dans un espace-temps peuplé de conscience.

ADJECTIFS CLASSIFIANTS: donnent au substantif une propriété reconnue qui le fait basculer dans une catégorie qui ne dépend pas de l’énonciateur. (ex: Un homme brun.)
NON CLASSIFIANTS: font intervenir le narrateur, dénotent une propriété définie subjectivement.
RELTIONNELS: ne peuvent pas être attribués au sujet.
NON RELATIONNELS: apportent un renseignement supplémentaire au substantif.

ADVENTICE: qui s’ajoute accessoirement (en philo, vs. inné).

ADVERBE DE CONSTITUANT ou SUBFRASTIQUE: adverbe apportant un appoint sémantique sur un constituant de la phrase. (ex: Le paysan élève naturellement ( = biologiquement) des veaux.)

ADVERBE DE PHRASE ou DE MODALITE: adverbe apportant un appoint sémantique sur la totalité de la phrase. Commentaire. (ex: Le paysan élève naturellement ( = bien sûr) des veaux.) = adverbes d’assertion et d’énonciation.

ADYNATON: en grec: “impossible”: cas particulier de l’HYPERBOLE. L’exagération est telle que l’énoncé ne peut avoir valeur d vérité, sauf si l’on est dans le fantastique ou le merveilleux.

AEDE : n.m: poète, chanteur et récitant de la Grèce antique.

AFFIXE: élément susceptible d’être incorporé à un mot avant, dans ou après le radical (préfixe, infixe, suffixe) pour en modifier le sens, la nature ou la fonction.

AGNITION, n.f : retrouvailles de théâtre. (Th. Prellier, Petit dictionnaire de mots rares.)

AGONISTIQUE: du latin agonista: “qui combat dans les jeux”: se dit d’un dialogue vif, d’une joute verbale.

AGUEUSIE, n.f : perte des sens et principalement du goût. (Le drame de M. Duchemin est d’en être atteint dans L’Aile ou la cuisse !)

ALETHIQUE, APPRECIATIVE, AFFECTIVE cf. MODALITE

ALEXANDRIN: vers de 12 syllabes. (ex: «Cest un trou de verdure où chante une rivière»)

ALGOLANIE: association de la douleur et du plaisir.

ALLEGORIE: figure de style: présentation d’une pensée, généralement abstraite, sous la forme d’un discours constitué d’éléments concrets.
ALLITERATION: répétition de consonnes dans une suite de mots rapprochés.

ALOTOPIE: rupture d’isotopie. Ce mode de construction est inhérent au genre narratif: “un élément décrit entraîne l’apparition d’un nouvel élément, lui-même repris à son tour comme thème d’une nouvelle phrase.” (B. Combettes)

AMPHIBOLOGIE, n.f: ambiguïté, construction à double sens.

ANA, n.m : recueil de pensées, de bons mots d’un auteur, d’une personnalité, d’anecdotes relatives à sa vie. (Petit Robert.)

ANACATAPHORIQUE: à la fois anaphorique et cataphorique: ex: le pronom en, dans: “Je vais construire, sans en avoir l’air, un château.” (en représente: “construire un château”).

ANACRESE: maïeutique. Rhétorique du discours qui consiste à faire parler l’autre.

ANACOLUTHE, n.m.: rupture de construction syntaxique d’une phrase, entre deux termes ou deux propositions. La phrase s’engage et la construction est interrompue.

ANACREONTIQUE: se dit du genre de poésie créé par Anacréon, au VIème siècle avant J.C., et de tout ce qui a été composé dans le goût et le style de ce poète. Les pièces anacréontiques chantent l’amour, ses délices plutôt que ses peines; l’ivresse, mais duce et décente. Dans la littérature moderne: variété de la chanson (cf. Marot, Du Bellay, Ronsard... Pétrarque).

ANADIPLOSE: répétition en début de phrase, du mot qui ferme la phrase précédente. Reprise de mots, avec, parfois, une rectification.

ANAGNOSE ou ANAGNOSOLOGIE: du grec ana-gignôsco: « lire, reconnaître » : sorte de théorie générale de la lecture, issue de la linguistique et de la sémiologie, envisagée par Barthes (1984), faisant écho à la « lecturologie » de Kristeva (1969), destinée à unifier les courants et idées très disparates dans une lecture de la lecture, ou autrement dit dans une « métalecture ». (cf. Lire pour traduire, de Freddie Plassard: extrait)

ANAGOGIE, n.f : élévation de l’âme dans la contemplation mystique. (Petit Robert).

ANAGOGIQUEMENT : adv : d’une manière anagogique, qui au-delà du textuel recherche le sens spirituel. (Th. Prellier, Petit dictionnaire de mots rares.)

ANALEPSE: évocation d’événements antérieurs au point de départ du récit. (vs. PROLEPSE).

ANALOGON, n.m : recueil de textes. (Th. Prellier, Petit dictionnaire de mots rares.)

ANAMNESE: ensemble des renseignements recueillis par un médecin auprès d’un malade et de son entourage. Remontée du souvenir.

ANAPHORE: 1) figure de style: reprise d’un même terme en tête de la structure métrique.
2) (vs CATAPHORE): phénomène de dépendance interprétative qui dépasse les limites de la phrase. Terme qui renvoi à un segment précédent du texte. Terme de rappel. D’où: ANAPHORISER = rappeler. Voir : EPANAPHORE.
Grammaire : Riegel, Pellat et Rioul, cités p.215-218 Atlande / Labé.
• ANAPHORE ASSOCIATIVE : mot qui renvoie au GN antérieur auquel il est « associé par une relation stéréotypique de type partie -tout. »
• ANAPHORE CONCEPTUELLE : qui condense et résume des informations antécédentes.
• ANAPHORE FIDELE : reprise du nom avec simple changement de déterminant.
• ANAPHORE INFIDELE : reprise avec des changements lexicaux.

ANASTOMOSE: jonction.

ANASTROPHE: inversion dans un groupe de mots en principe fortement soudés. Renversement de l’ordre syntaxique habituel d’un groupe de mots.

ANATHEME : n. m. : Robert : 1. Excommunication majeure prononcée contre les hérétiques ou les ennemis de la foi catholique. 2. Personne frappée de cette excommunication.

ANATHEMISER ou ANATHEMATISER : frapper d’anathème, de condamnation absolue. (Th. Prellier, Petit dictionnaire de mots rares.)

ANAGARIADE, n.f : vexation, tourment. (idem)

ANTANACLASE: rapprochement de deux occurrences d’un même mot, pris dans deux sens différents (sens propre / figuré).

ANTEISAGOGE: antithèse à valeur argumentative, dans laquelle un “mais” de réfutation va du négatif au positif. (ex: Il s’agit non d’une victoire, mais d’une capitulation.)

ANTEPIPHORE: sorte d’anaphore, dans laquelle le début de vers (ou de phrase) répété est séparé par une série de vers qu’il encadre. (effet de clôture).

ANTE LITTERAM : latin : avant la lettre.

ANTHUME (vs POSTHUME) : antérieur à la mort, à l’inhumation.

ANTIPHONIE, n.f : couple de sons contrastés ; chant avec deux chœurs alternés. (Th. Prellier, Petit dictionnaire de mots rares.)

ANTIPHRASE, n.f : figure de style qui consiste à employer un mot ou une locution dans un sens contraire à son sens véritable, par ironie ou pour produire un euphémisme.

ANTISTROPHE, n.f : deuxième strophe construite sur le modèle d’une première strophe.

ANTITHESE: figure de style dont l’effet provient de la mise en parallèle de deux réalités très contrastées.

ANTONOMASE: figure consistant à remplacer un nom par l’énoncé d’une qualité propre à l’objet ou à l’être qu’il désigne. Au lieu de nommer une qualité, on fait surgir la figure du personnage exemplaire qui l’incarne culturellement (ex: un Tartuffe) Consiste à utiliser un nom commun pour un nom propre, et vice versa. (ex: l’apôtre, pour Saint Paul).

ANTONYMES: termes de sens contraire qui s’excluent toujours (vivant / mort), ou termes d’opposition “polaire” entre lesquels existent des intermédiaires (froid / chaud).

APERCEPTION, n.f : compréhension immédiate, facilité absolue à saisir un concept, intuition. (Th. Prellier, Petit dictionnaire de mots rares.)

APPAROIR (il appert): être apparent, évident, manifeste.

APHERESE: figure de diction: effacement d’un phonème, d’un graphème ou d’un groupe syllabique en début de mot (ex: ‘ttention pour attention).

APHORISME: sentence renfermant un grand sens en peu de mots. (cf; adage, maxime). / Robert : Formule ou prescription concise résumant une théorie, une série d’observations, ou renfermant un précepte.

APOCOPE: figure de diction: disparition en fin de mot d’un e caduc non élidable (ex: humain(e)).

APODOSE: descente de la phrase qui arrive à son terme (vs PROTASE).

APOLOGETIQUE: (texte) qui contient une apologie concernant la défense d’une religion, de quelqu’un.

APOLOGUE: petite fable visant essentiellement à illustrer une leçon de morale.

APOPHONIE: alternance vocalique.

APORIE: n.f.: impasse, difficulté d’ordre rationnel paraissant sans issue.

APOSIOPESE, n.f: interruption brusque d’une construction, traduisant une émotion, une hésitation, une menace. (Points de suspension, phrase inachevée).

APOSTILLER : ajouter une note, une remarque en marge ou en bas de page. (Th. Prellier, Petit dictionnaire de mots rares.)

ARCANES: dessous, secrets d’une oeuvre.

ARCHAÏSME LEXICAL: emploi d’un mot sorti de l’usage.
SEMANTIQUE: emploi d’un mot en un sens sorti de l’usage.
SYNTAXIQUE et GRAPHIQUE.

ARCHILEXEME : mot qui résume, dans un texte, la totalité d’un champ lexical morcelé.

ARCHITEXTUALITE: relation du texte au genre. (G. Genette).

ARGUMENTER: “justifier la préférence que l’on accorde à telle ou telle façon de voir, que l’on cherche à faire partager.” L’argumentation peut porter sur des valeurs touchant le bien ou le mal, la justice ou l’injustice, la liberté ou la contrainte, par exemple. (cf DEMONTRER, CONVAINCRE, PERSUADER, DELIBERER) (Docs Accompagnement 2nde 1ère, p.41).

ARGUMENTS: “raisons plus ou moins fortes autour d’une thèse proposée” (Docs Accompagnement 2nde 1ère, p.41).

ARGUTIE cf. RATIOCINATION, n.f : pensée et raisonnement confus et emmêlés.

ART POETIQUE: poème réflexif qui met en abyme l’écriture poétique, et dans lesquels la poésie se définit elle-même.

ARYTHMIE : absence de rythme ou mauvais rythme.

ASEMANTEMES: mots incompréhensibles, signifiants auxquels on n’attribue aucun signifié t aucun référent.

ASIGMATIQUE vs SIGMATIQUE

ASPECT: grammaire: manière dont est envisagé le processus exprimé par le verbe.

ASSONANCE: répétition du même son vocalique, de la voyelle accentuée à la fin de chaque vers, suivie d’une hétérophonie. (ex: nu / dur, quatre / astre).

ASTEISME: faux dénigrement (forme particulière de l’ironie, cf. CHLEUSME).

ASYNDETE: suppression systématique des outils de liaison, à l’échelle d’une phrase, d’un groupe de phrases, d’un paragraphe.

ATARAXIE, n.f : tranquillité, quiétude idéale de l’âme que rien ne trouble. Philosophie stoïcienne.

AUGURAL : qui concerne les augures, les prédictions.

AUTOBIOGRAPHIE: “Récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité.” (P. Lejeune).

AUTODIEGETIQUE cf HOMODIEGETIQUE

AUTONYMIE: mot se désignant lui-même, employé “en mention” et non “en usage”. Mot cité et commenté dans une phrase, généralement entre guillemets ou en italique. (ex: Ange est un mot fréquent chez Balzac.) Cf CONNOTATION AUTONYMIQUE.

AVALENT: se dit d’un verbe syntaxiquement libre (entouré d’aucun complément), en construction impersonnelle. (ex: Il pleut.).

AXIOLOGIQUE: relatif aux valeurs (termes péjoratifs ou mélioratifs).