D

DATIF “ETHIQUE”: un des emplois du pronom personnel. Trait du langage familier, employé surtout dans le Midi. (ex: Elle vous lui décocha un coup de sabot...)

DEBAT: Emmanuel Buron (Cours CNED 2005 / Labé, p.10) : « Le débat est une forme dialoguée qui met généralement en présence deux interlocuteurs, ou plus exactement qui met en présence des représentants de deux causes opposées. » Ils incarnent des positions intellectuelles divergentes qu’ils défendent à tour de rôle. Le genre garde une certaine abstraction, on y procède parfois même à une personnification des idées. En très forte vogue au XVè siècle.
Genre ancien, répandu au Moyen-Âge, qui “présente une structure argumentative de conflit (conflictus) où sont exposés tour à tour le pour et le contre de la question débattue.” (F. Rigolot, intro au Débat de Folie et d’Amour, de L. Labé).

DECASYLLABE : vers de 10 syllabes. (ex: «Un air très vieux, languissant et funèbre» G. de Nerval). Il se divise généralement en deux hémistiches e 4 et 6 syllabes. Voir : CESURE EPIQUE et CESURE LYRIQUE.


DEFECTIF: “se dit de verbes dont certaines formes de conjugaison sont inusitées (modes, temps, personne).” (Pt Robert) (ex: choir, gésir, quérir)

DEFICIT (théâtre, Larthomas, p.142): Insuffisance d’informations qui provoque une méprise ou un quiproquo. Accident du langage qui tient avant tout du caractère spontané (et donc imparfait) de la communication.

DEICTIQUES: EMBRAYEURS, INDICES, INDICATEURS: mots qui marquent la structure du temps ou de l’espace organisés autour du locuteur. (Benveniste). “Il s’agit des formes d’expression du temps et du lieu qui ont pour objet de désigner un moment ou un lieu en relation avec une situation d’énonciation donnée. (Fourcaut, p.296).

DELIBERATIF: l’un des trois genres de l’éloquence, qui concerne au départ le discours politique et vise à persuader ou à dissuader avec pour critère l’utile, pour argument dominant l’enthymème. Cf. DEMONSTRATIF, JURIDIQUE.

DELIBERER: litt: “Réfléchir sur une décision à prendre, peser le pour et le contre.” (Robert) cf ARGUMENTER, DEMONTRER, CONVAINCRE, PERSUADER.

DELPHIQUE : de la nature des oracles (de la sibylle de Delphe).

DEMONSTRATIF: L’un des trois genres de l’éloquence, qui a pour objet l’éloge ou le blâme, pour critère le beau, pour procédé favori l’amplification. (Herschberg, p.200) cf DELIBERATIF, JURIDIQUE.

DEMONTRER: “développer, à partir d’une affirmation initiale admise comme vraie, un raisonnement déductif qui tend à prouver, par des opérations logiques, la vérité de sa conclusion. (Docs d’accompagnement 2nde 1ère, p.40) cf. ARGUMENTER, CONVAINCRE, PERSUADER, DELIBERER.

DEMOTIQUE : adj et n.m : se dit de la langue parlée et de l’écriture cursive vulgaire de l’Egypte ancienne. 2. n.f : le grec moderne courant. (Petit Robert).

DENOTATION: élément invariant et non subjectif de signification. (vs CONNOTATION).

DEONTIQUE cf MODALITE

DEPLORATION voir PLANCTUS

DERIVATION: “consiste à employer dans une même phrase ou dans une même période, plusieurs mots dérivés de la même origine.” (Fontanier, Figures du discours). Cf. CHAMP DERIVATIONNEL.

DERIVATION IMPROPRE: gramm: transfert d’un mot dans une classe grammaticale à une autre, sans modification d’ordre morphologique.

DERIVE: mot formé par l’adjonction d’un élément non autonome (affixe) à une base.

DESIGNATEURS RIGIDES: noms propres qui désignent directement un référent unique.

DESIGNATEURS NON RIGIDES: termes d’adresse (titres: monseigneur), de fonctions (reine), périphrases (toi dont je suis l’élève).

DESTINATAIRE: celui à qui est adressé le message envoyé par l’émetteur (le destinateur).

DETERMINATIF: qui détermine, précise le sens d’un mot.
-Adjectif déterminatif: déterminant qui introduit sous un aspect particulier le nom qu’il précède (= adjectifs numéraux, possessifs, démonstratifs, et certains adj. Indéfinis.)
-Complément déterminatif (d’un nom, d’un adj., d’un adv.): complément se subordonnant au nom, le plus souvent par une préposition, pour en limiter l’extension. (ex: un manteau d’hiver).
-Proposition déterminative: proposition incidente qui restreint le terme auquel elle se rapporte.

DETERMINANT: constituant du syntagme nominal dépendant du nom (article, adjectif et CDN). Se dit de la classe des morphèmes grammaticaux portant les marques du genre et du nombre du nom qu’ils actualisent (articles, adjectifs possessifs, démonstratifs, indéfinis, numéraux, interrogatifs...).

DEVERBAL: nom formé à partir du radical d’un verbe. Nom dérivé qui est formé sans suffixe.

DIACHRONIE: évolution des faits linguistiques dans le temps. Vs. SYNCHRONIE.

DIAPHORE : (de « dia », séparation, distinction et « phorein », porter).Répétition d’un mot qui vient d’être employé mais sous une autre acception (ou nuance de signification). Ex. Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas (Pascal). Voir ANTANACLASE.

DIASYRME: faux éloge (forme particulière de l’ironie).

DIATHESE: voix. Cf. modalité.

DICHOTOMIE : Robert : 4. Division, subdivision binaire entre deux éléments qu’on sépare nettement et qu’on oppose.

DITYPOSE: description d’une scène qui reste allusive.

DIDACTIQUE: démarche réflexive: “Elle décrit et élabore les conditions du passage des savoirs universitaires au savoir scolaire: elle est transposition d’un domaine à un autre [...]. La didactique fixe [les savoirs à] utiliser [...] délimite les contenus et les méthodes à enseigner, analyse les progressions qui peuvent être adoptées selon les niveaux [...]” (Notes du Doyen de l’inspection générale, cic. cours Agrég interne Lettres Mod. CNED 2005). La didactique s’intéresse au passage du savoir savant au savoir enseigné.

DIDEROTIEN: de Diderot.

DIEGESE, n f: l’histoire, le narré. “Signifié ou contenu narratif”, cf Genette. Vs RECIT, NARRATION.

DIERESE: lorsque deux voyelles en contact, qui sont étymologiquement différentes, sont dissociées. Dans un vers, il faut parfois prononcer séparément deux sons, là où la prose n’en fait entendre qu’un seul. Il s’agit d’une DIERESE. (Ex: vers 9 du Dormeur du val, de Rimbaud: «souri / ant»)
Vs SYNERESE.

DIRHEME: association, dans le même cadre énonciatif, du thème et du rhème:
-séquence progressive (thème ? rhème): Sa fille? Un amour!
-séquence régressive (rhème ? thème): Intéressant, ce film!

DISCORDANCE: phénomène qui s’observe dans un vers, lorsque le prolongement de l’ensemble grammatical brise l’unité d’un ensemble métrique. Ex: rejet, contre-rejet, enjambement.

DISCOURS: Benvéniste: “Toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur, et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en quelque manière.” I.O. Éduc° nat: “Toute mise en pratique du langage dans un acte de communication à l’écrit ou à l’oral.” (B.O. N°25 20 juin 1996, p .12) Temin. gramm. p.7: (Langue / discours): mise en oeuvre de la langue, se réalisant en énoncés oraux ou écrits. (Discours / texte): tout énoncé en situation. Formes de discours: narratif, descriptif, explicatif, argumentatif.

DISPOSITIO ou DISPOSITION : l’une des trois premières grandes catégories de la rhétorique, avec l’inventio et l’elocutio. Peletier du Mans : « Disposition est une ordonnance et enseignement des choses inventées. Et est celle qui donne la beauté et la dignité à tout le poème. […] Sans la Disposition, l’Invention serait confuse, difforme, désagréable, et comme si elle n’existait point. » (cf Atlande / Labé, p.167).

DISSIDIO : déchirement pétrarquiste du moi. « Etat d’instabilité caractérisé par l’oscillation entre l’illusion et une réalité qui s’appréhende non par l’effort de la conscience mais sur le mode de la sensation pure et instantanée. » (cf Atlande / Labé, p.134)

DILOCATION: procédé de l’emphase consistant à détacher un constituant en tête de phrase, puis à le reprendre ou à l’annoncer par un pronom. (insistance et mise en relief).

DISTIQUE: groupe de deux vers renfermant un énoncé complet. Ensemble minimal e 2 vers unis par la rime, l’assonance, ou tout autre moyen de liaison.

“DOMINANTE” cf. strophes prolongées.

DYSPHORIE: (gr ? dusphoria: “angoisse” ? dusphoros: “difficile à supporter”) état de malaise vs euphorie.