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1.
Le caviardage (ou suppression): biffure à l’encre
noire, de certains passages d’un livre. On peut alors compléter
le texte en laissant libre cours à son imagination. (p.57)
cf cédérom Créations poétiques.
2. L’expansion : transformation d’un texte
en ajoutant çà et là des mots et des passages nouveaux.
(p.61)
3. Les permutations : modification d’un texte en
déplaçant simplement certains mots ou groupes de mots. (p.67)
cf. M. Jourdain : « Belle marquise… », Bourgeois, II,
4.
4. Anagramme : réécriture anagrammatique
d’un paragraphe déjà existant, pour brouiller les pistes
(curieusement, le cerveau parvient à retrouver l’ordre logique
des lettres). On peut se rechercher un pseudonyme, par anagramme.
5. Collages : juxtaposition (sans les modifier autrement)
des morceaux qui proviennent de différents types de textes : livres,
journaux, magazines, annuaires, catalogues, prospectus, etc… (p.75)
6. Textes gigognes : textes qui en contiennent d’autres.
(Jeu qui peut faire appel à la calligraphie). (p.79)
7. Méthode S + 7 : Jeu oulipien qui consiste à transformer
un texte en substituant à chacun des substantifs le 7e qui suit
dans un dictionnaire. (p.83) Avec un dictionnaire. Voir aussi Charpentreau, Jouer
avec les poètes, p.239 + ex. de Jean-Louis Le Dizet, p.51.
A proposer sur des poèmes familiers des élèves. L’idéal
serait de proposer un poème différent à chaque groupe
de 2 élèves (Travail préparatoire : souligner tous
les mots à modifier*, puis l’un cherche, l’autre écrit.
*En profiter pour demander de préciser la nature de ces mots…)
8. Littérature définitionnelle : consiste à substituer à chaque
mot signifiant d’un texte (verbe, substantif, adjectif, adverbe)
sa définition trouvée dans tel ou tel dictionnaire, puis
répéter l’opération plusieurs fois. (p.85) Avec
un dictionnaire.
9. Commencer : Essayer tout simplement de commencer un
récit, sans avoir le souci de le terminer. Se fixer de ne pas écrire
plus d’une ligne, un paragraphe ou une page, selon l’humeur
du moment. (p.107)
10. La lettre inductrice : en imaginant que les lettres
de notre alphabet sont des pictogrammes, c’est-à-dire des
signes représentant plus ou moins précisément des
objets ou des personnages, écrire des textes à partir de
ces lettres figurées. (p.111) Travail à effectuer en relation
avec le cours d’arts plastiques, si possible. Faire dessiner une
lettre -objet aux élèves avant de leur faire imaginer la
petite histoire ainsi représentée. Idées de ce type
proposées dans Charpentreau p.231, sur les lettres et les chiffres
+ exemples.
11. Phrases départs : Ecrire un texte à partir
d’une phrase, posée comme point de départ. Cette phrase
inspiratrice pourra être obtenue en laissant jouer le hasard ou encore
volée à une conversation, à un livre qu’on a
lu, etc. (p.121)
12. Définition imaginaire : jeu qui consiste à donner
une définition fantaisiste d’un mot existant, sans omettre
de fausses citations en guise d’exemples. (p.120) Voir aussi Charpentreau
p.232 + ex. de Jean-Louis Le Dizet, p.149. Ce jeu peut se faire à partir
de mots-valises (p.240 et 19 de Charpentreau) créés par les élèves.
13. Titres : écrire un texte à partir d’un
titre imposé. (p.125)
14. Textes à poursuivre : voler un début à un
roman ou une nouvelle, puis tenter d’achever l’histoire à sa
façon. (p.129 ex : « Marquise si mon visage / A quelques traits
un peu vieux…» de Ronsard, et le quatrain imaginé par
Tristan Bernard)
15. La reprise : écrire un texte dont on ne possède
que le début et la fin. Autrement dit, écrire le « milieu »,
comme on fait une reprise à un vêtement déchiré.
(p.133)
16. La page arrachée : écrire une page d’un
récit qui n’existe pas, comme si c’était la seule
page qu’on ait pu retrouver d’un livre perdu. (p.137)
17. Le livre mangé par les rats : écrire
quelques pages comme si elles provenaient d’un livre abandonné dans
une cave (ou un grenier), et dont certains passages auraient été mangés
par les rats. (p.141)
18. Le texte fendu : découper verticalement un
texte par la moitié. Retirer l’un des morceaux et réécrire
un texte à partir de la moitié restante. (p.145) cf cédérom
Créations poétiques. On peut faire cet exercice en partant
d’une page de roman existante, qu’on déchire. Ce jeu
peut aussi se faire avec une bande centrale de la page arrachée,
que l’on complète de part et d’autre.
19. Cartes : écrire un récit à partir
d’un jeu de cartes. (p.163)
20. Lipogramme : jeu oulipien qui consiste à écrire
un texte en s’interdisant systématiquement d’employer
une lettre donnée. Ex : La Disparition de Perec est un époustouflant
lipogramme en « e ». (p.169) Voir les ex. dans Charpentreau
p.56 et 215.
21. La lettre imposée : employer obligatoirement
une ou plusieurs lettres (déterminées au départ) dans
tous les mots du texte à écrire. (p.171)
22. Le son répété : écrire
un texte qui fasse revenir, de façon insistante, un ou plusieurs
sons de la langue. (allitérations ou assonances).
23. Le nom caché : écrire un texte en dissimulant
les lettres (ou morceaux) d’un ou de plusieurs noms parmi les autres
mots du texte (en tête de vers comme dans les acrostiches, et/ou
au cœur du texte). (p.181-186, voir les exemples). Variante de l’acrostiche,
en diagonale, Charpentreau p.64 + 225. On peut regrouper des acrostiches
sur un thème donné, comme le bestiaire par exemple.
24. Le logorallye : écrire un texte en introduisant
obligatoirement et dans un ordre déterminé les mots d’une
liste établie à l’avance. Ce jeu n’a d’intérêt
que si les mots désignent des réalités suffisamment éloignées
les unes des autres, afin qu’on ne puisse pas les employer dans une
phrase ou deux. (p.187) cf Exercices de style de Queneau. Le logorallye
peut également reposer sur l’emploi imposé de phrases
de données (p.197).
25. Le logorallye à suspense : un comparse écrit
les mots sur des petits papiers placés ensuite dans un chapeau.
Il ne reste plus alors qu’à tirer au hasard un mot avant de
commencer chaque phrase. Ce mot devra apparaître en toutes lettres.
Le texte rédigé sera le plus cohérent possible. (p.187)
26. La liponymie ou liponomie (Perec): écrire un
texte en s’interdisant d’employer tel ou tel mot. Ce jeu n’a
d’intérêt que si les mots interdits sont difficiles à éviter
; écrire un texte par exemple sans jamais employer être et
avoir. (p.189)
27. Mos répétés répétés :
s’obliger à écrire un texte en employant très
fréquemment un ou plusieurs mots imposés ; ou encore en n’utilisant
qu’une réserve de mots très limitée. (p.191)
cf les Schtroumpfs de Peyo.
28. Calligramme : texte (le plus souvent un poème)
dont les lettres et les mots forment un dessin en relation directe avec
le contenu du poème. (p.205) Charpentreau p.229 + nombreux exemples.
29. Polyglossie : écrire un texte en utilisant
plusieurs langues (p.223)
30. Textes combinatoires : texte qui propose plusieurs
parcours entre lesquels le lecteur peut choisir. (p.227. Voir les exemples
: Cent mille milliards de poèmes ou Un conte à votre façon,
de Queneau) Excellent jeu pour des séances d’écriture
collective. cf sujet d’écriture: 33-Les possibles narratifs. Alain
André, Babel heureuse, p.180.
32. Le texte libéré : écrire ce qu’on
veut, de la façon qu’on veut (p.231).
33. Inventer des sujets d’écriture soi-même
34. Textes extravagants : écrire des textes « insensés »,
imaginer des situations, des événements, des objets, des personnage
qui ne respectent pas les règles de la logique et du « bon sens » commun.
(p.245) cf les fatrasies du Moyen-Âge.
35. Inventaire des lieux communs
36. [Anaphore en « Je me souviens » (Perec) évoquant
en une à deux phrases des souvenirs personnels ou collectifs, en les
numérotant dans leur ordre d’apparition.]
37. Inventer de faux proverbes et en justifier éventuellement
l’origine ou la portée, par une petite explication. (p.261)
cf exemples de Tardieu, Le Professeur Froeppel.
38. Biographie imaginaire : rédiger la biographie
d’un personnage imaginaire, ou proposer simplement quelques moments
de sa vie : la naissance, l’enfance, les études, les amis,
les métiers la vie sentimentale et amoureuse, les voyages, les maladies,
la mort… (p.277)
39. Animaux et personnages inventés : décrire
des êtres imaginaires et les mettre en scène dans de petits
récits. (p.281)
40. Les pays qui n’existent pas : concevoir des
contrées imaginaires ; les décrire avec précision
; en faire le théâtre d’aventures fabuleuses. (p.285)
… ....
41. Cadavres exquis : voir les différentes variantes
proposées par P. Frenkiel, 90 jeux d’écriture : Faire écrire
un groupe, ed. Chronique sociale, p.66-71 :
42. « Si j’étais… » / « Tu serais… »
43. « Je veux tout savoir sur… » / « Mais je n’ai
rien à dire sur… »
44. Pour développer les définitions métaphoriques :
un verbe à l’infinitif / « C’est… » +
V à l’infinitif + complément / « C’est aussi… » +
V à l’infinitif + complément / « C’est encore… » +
V à l’infinitif + complément / « C’est enfin… » +
V à l’infinitif + complément.
45. QRAAOE : A : Q : Poser une question, puis plier la feuille pour la cacher.
Faire passer la feuille.
B : R : Rédiger une réponse. Idem.
A : A : Rédiger une assertion (phrase déclarative négative
ou positive). Idem.
B : A : Rédiger une deuxième assertion. Idem.
A : O : Exprimer un ordre. Idem.
B : E : Terminer par une phrase exclamative.
Mettre toutes les feuilles pliées en tas. En tirer une et la lire à deux
voix / personnages : A et B.
NB : Exercice à proposer après avoir revu les types et formes
de phrases.
…….
Idées tirées de Jouer avec
les poètes, de Jacques Charpentreau,
ed. Livre de Poche Jeunesse :
46.
Abécédaire : Variété de l’acrostiche,
dont chaque vers démarre sur une lettre de l’alphabet
(dans l’ordre ou dans l’ordre inverse), et s’accompagne
si possible d’allitérations ou d’assonances sur
cette lettre. (p.224, ex : p.44, 72, 108, 173). Variante : poème
construit uniquement sur des mots commençant par chaque lettre
de l’alphabet, dans l’ordre (ex p.194). Autre variante
: les mots en fin de vers laissent entendre la sonorité de
chaque lettre de l’alphabet (ex p.194)
47. Adresses poétiques : p.226 : rédiger
l’adresse devant figurer sur une enveloppe de manière poétique,
en créant si possible des vers et des rimes. L’adresse doit
néanmoins rester compréhensible. Ex. de Carl Norac, p.160
48. Babebines : p.227 : Les baberimes sont des rimes ne
reposant que sur la consonne d’appui, utilisant les voyelles : a,
e, i, o, u, dans l’ordre habituel. Ex de baberime en r , p.118.
49. Boule de neige : p.228 : à la manière
d’une boule de neige que l’on grossit en la roulant, on allonge
chaque vers d’une lettre ou d’une syllabe par rapport au vers
précédent. On peut ainsi créer des vers croissants
et/ou/puis décroissants. Ex. Le poème élastique de
Carl Norac, à terminer, p.84.
50. Boustrophédon : p.228 : Poème de l’antiquité grecque
dont on lisait le premier vers de gauche à droite, le 2ème
de droite à gauche, le 3ème de gauche à droite… etc.
(à la manière des sillons tracés dans un champ par
un bœuf). Sur ce principe, on peut écrire un quatrain comportant
des rimes et des vers comptant le même nombre de lettres (mais la « justification » de
la mise en page en traitement de texte peut aisément pallier ce
problème). L’idéal est d’en taper tout le texte
en majuscules, en collant toutes les lettres de chaque vers ensemble (tous
mots confondus) sans espace ni ponctuation. Ex : Labourage, p.85.
51. Centon : p.230 : Poème constitué, à la
manière d’un habit d’Arlequin, de vers empruntés à différents
poèmes de différents poètes. Il est préférable
pour les construire de choisir des vers de même longueur, d’en
respecter les rimes, et de conserver une unité de sens. Ex : Un
délicieux mensonge, p.230.
52. Charades ou devinettes poétiques : p.230 et
232, ex : p.34.
53. Enchaînement : p.233 : sur le modèle
de « Trois petits chats, chapeau de paille… ». Ex. p.69,
91 et 126.
54. Règles de grammaire : p.235 : On peut composer
de petits poèmes mnémotechniques pour mieux retenir des règles
de grammaire ou d’orthographe, tout en s’amusant avec. Ex :
p.66, 119 et 143.
55. Haïkus : p.235 : court poème japonais
en 3 vers inégaux, [jouant généralement sur les contrastes,
les oppositions, et développant une image, une idée rendue
plus forte par la métaphore.] Ex. p.78.
56. Holorimes : p.236 : Deux vers homophones (qui sans
avoir ni la même orthographe, ni le même sens, se prononcent
pareil). A éviter avec des élèves dont l’orthographe
est fantaisiste… sauf peut-être dans le cadre d’un travail
sur l’homophonie. Ex : p.40, 156, 163, 209. Sur les homonymes, voir
aussi : « Jeux de mots », p.237
57. Mot caché : Dans le poème, on a caché un
mot mystérieux qu’il faut trouver. C’est parfois difficile,
mais c’est très amusant lorsque l’énigme est
résolue. Ex : Le poète et la… de Marie-Hortense Lacroix,
p.199
58. Mots croisés : Faire réaliser des mots
croisés dont les définitions sont poétiques, ou pour
réinvestir des notions étudiées. Si on a deux classes
du même niveau, on peut faire réaliser les mots croisés à une
classe, puis le tester sur l’autre classe. En inversant les rôles
au cours de la séquence suivante, ou pour un autre thème.
59. Poème carré : p.244 : procédé inventé par
Jean Lescure : on place 4 mots aux 4 angles d’un carré, et
on les combine dans tous les sens, en ajoutant les mots de liaison nécessaires,
pour que les phrases (ou la quatrain) ainsi créées aient
du sens. Ex. p.205.
60. Poème typographique : p.244 : La fantaisie
du poème repose sur le choix (de la police) des caractères
utilisés, leur grosseur, les traits, la disposition sur la page.
La typographie fait partie du poème lui-même. Ex. p.17.
61. Une lettre pour une autre, une syllabe pour une autre, un mot
pour un autre : p.245.
62. Tautogramme : p.248 : On n’emploie que des mots
commençant par la même lettre. Le jeu est difficile dans la
mesure où le poème doit avoir du sens. Ex. p.93, 158, 166,
179. Variante : on peut n’utiliser, dans le tautogramme que la (ou
les) initiale(s) de son nom.
63. Vers brisé : p.250 : Poème à secret,
qui, si on le scinde en deux (comme si on déchirait la page de haut
en bas), est composé de deux poèmes distincts, ayant chacun
du sens. [Le grand art (comme dans Zadig, de Voltaire) réside dans
la capacité à créer un poème à double
sens, qui dit tout, en entier, et son contraire, lorsqu’il est séparé en
deux.] Ex. p.142 et 250
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