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1-De
l’inventaire au calligramme
Cf. Graveurs
d’enfance de Régine Detambel, citée par
François Bon, dans Tous les mots sont adultes, p.225
• Faire
l’inventaire de son sac (sans l’ouvrir) en énumérant
tous les objets qu’il contient, y compris (et surtout) ceux qui
ne sont pas scolaires). On peut également faire l’inventaire
de tout ce qui pourrait s’y trouver, en laissant libre cours à son
imagination (finir par des choses invraisemblables).
• Reprendre chaque mot, en allant à la ligne à chaque objet,
et en développer la description pour lui créer une histoire et
lui donner un épaisseur : description, usure, où on l’a acheté,
avec qui, quand, dans quelles circonstances, y tient-on, pourquoi ?... Cf. sujet
d’écriture 28-Le parti pris des choses
• Choisir l’un de ces objets : -Chercher 10 mots ayant la même
sonorité
-Chercher 10 synonymes ou mots appartenant au même champ lexical que
ce mot.
-Chercher 10 verbes exprimant une action que l’on pourrait faire avec
cet objet.
• Rédiger un poème (en prose) utilisant le plus grand nombre
possible de ces mots ainsi que la phrase déjà écrite sur
cet objet, pour en raconter la « vie », depuis sa découverte
/ achat / rencontre jusqu’à maintenant.
• Faire un calligramme de ce poème.
Reproduire
cet exercice d’écriture en début, en milieu et
en fin d’année scolaire, et mettre les poèmes obtenus
en vis-à-vis.
2-Faire l’inventaire de tous les lits
et lieux insolites dans lesquels on a dormi. (Entre
5 et 10)
cf
Perec, Espèces d’espaces
La typologie des chambres à coucher (p.48) peut servir d’anamnèse
: mes chambres, dortoirs, cambres d’amis, couchages de fortune, maisons
de campagne, de location, chambres d’hôtel, conditions inhabituelles
(train, avion, voiture, camping, hôpital)… à la belle étoile.
Insister sur les sensations liées à chacun de ces lieux.
Sur l’inventaire des lieux où l’on a dormi, voir François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.20. On peut, pour procéder à cet
inventaire, suivre différentes méthodes : chronologie exacte,
chronologie inverse, commencer par les lieux qui nous ont le plus marqués,
ne retenir que les lieux où l’on n’a dormi qu’une
fois.
En situation d’illettrisme, on peut se contenter d’accumuler les
simples noms de lieux, puis noter oralement le commentaire lié à chaque
nom. (p.22)
On peut insister sur une odeur, une lumière, la disposition des lieux,
ne conversation, un détail… cic Espèce d’espaces p.24.
3-Une
chambre
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.27
Choisir une chambre parmi toutes celles qu’on a eues. Celle que les élèves
ont maintenant, ou, de préférence, « celle où une
fois ils ont eu plus de bonheur », ou une chambre inventée.
Inventorier « toutes les différentes manières qu’on
peut avoir d’en parler. Ce qu’on voit de la fenêtre, quand
on s’y est perdu au milieu de la nuit. Les cachettes qu’on s’y
faisait. Les saisons. Les bruits, bruits de la journée quand on y est
mais qu’on ne devrait pas y être, les bruits du dimanche, les bruits
de la nuit. » (p.28)
4-L’appartement
: définition de chaque pièce
cf
Perec, Espèces d’espaces
a) Structure à respecter: « Une chambre, c’est une pièce
dans laquelle…, une salle à manger, c’est une pièce
dans laquelle …, un salon…, une cuisine..., une salle de bains…,
une entrée…, une chambre d’enfants…, [une chambre
de parents…, un cagibi…, une terrasse… / un balcon…,
un garage…, une cave…] »
b) Chez moi, il y a…
c) Imaginer une pièce (inutile (p.66)) qui n’existe pas, en décrivant
sa fonction.
5-Activités
quotidiennes / emploi du temps d’un jour ordinaire
cf
Perec, Espèces d’espaces, p.59-62
a) Recenser ce que l’on fait dans une journée de classe /sans
classe, en notant à quelle heure démarre chaque activité.
b) Recenser (en faisant appel à son imagination si nécessaire)
ce que font tous les membres de la famille dans l’appartement, en notant à quelle
heure démarre chaque activité.
6-Verbes
du quotidien
cf
Perec, Espèces d’espaces, p.70-71 : déménager
/ emménager
a) Raconter à travers une simple énumération de verbes à l’infinitif
toutes les actions que l’on accomplit au cours d’une journée
au collège.
b) Même chose pour une journée en famille (en vacances ou en week-end).
c) Même chose pendant un jeu.
7-Inventaire
des inventaires
François Bon, Tous les mots sont adultes, p.31
Répertorier tout ce qu’on peut inventorier : l’ensemble
de ce que chez soi on range, l’inventaire des clés, toutes les
portes dont on se souvient, liste chronologiques des occasions qu’on
a eues de gagner de l’argent, fenêtres (ouvertes ou fermées
? p.52)
6-Murs
Tardieu : « Etant donné un mur, que se passe-t-il derrière
? »
cf Perec, Espèces d’espaces, p.77
7-La
rue
cf Perec, Espèces d’espaces, p.93-102
a) Définir la rue et sa fonction.
b) Faire l’inventaire de tout ce que l’on peut voir dans la rue
(chaussée, mobilier urbain, véhicules, objets divers…)
c) Aller observer des passants. Noter tout ce qui nous vient à l’esprit
en les voyant.
Cf l’ « écriture de cueillette » de Kurt Scwitters
ou Perec, dans Babel heureuse, p.104.
d) Imaginer où ils vont, ce qu’ils font, à quoi ils pensent. « Les
gens de la rue : d’où qu’ils viennent ? Où qu’ils
vont ? Qui qu’ils sont ? » Perec, p.104.
François Bon, Tous les mots sont adultes, p.37: reconstruire
mentalement une rue de son enfance, sans faire allusion à l’usage
personnel qu’on en faisait. Cette reconstruction peut reposer sur une
anaphore en « il y a », « il est », « on voit »… (ou « je
revois »)
« L’important c’est que la narration s’établisse
sur une perception en mouvement » (p.41)
Faire rédiger à chaque élève sa perception du trajet
allant de la rue Le Vau (en partant du collège) à la place de
la Porte de Bagnolet, en passant par le boulevard Mortier. Confronter les différents
points de vue.
8-La ville
cf Perec, Espèces d’espaces, p.119
a) S’intéresser à tout ce qui fait que la ville est ville
(et non campagne), sans oublier les habitats, les monuments, les institutions,
les espaces verts…
b) Parler de sa ville. Décrire ce q’on y trouve, s’attarder
sur ce qu’on y aime.
c) Imaginer sa vie à la campagne, en n’employant que des verbes
au conditionnel. (ou des infinitifs)
d) Présenter sa ville d’aujourd’hui comme si c’était
un rêve d’il y a 30 ans. Calvino, Les Villes invisibles, cité dans
François Bon, Tous les mots sont adultes, p.86.
e) Imaginer toutes sortes de villes : des villes de gauchers, des villes tout
en confiseries, des villes sans écoles, des villes où les habitants
sont classés par âge, des villes transparentes ou mobiles… Ibid
p.87 Donner pour nom à la ville un prénom ou un anagramme de
son propre nom.
f) Rédiger un texte en 2 colonnes : « d’abord, on liste
les villes qu’on connaît, loin ou pas, en tâchant d’en
dégager la structure, la géométrie, la représentation
qu’en donnerait un voyageur venu d’encore bien plus loin que nous
[…]. Et seconde colonne, partir des mêmes structures de texte,
mais cette fois les laisser évoluer pour une ville inventée. » Bon
p.90-91.
9-La
ville de l’enfance en sépia
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.245
Noter 5 ou 6 lieux spécifiques de notre enfance, qui nous semblent avoir
une valeur un peu magique et énigmatique (la boulangerie, l’épicerie,
le coin pour enfants de la bibliothèque, le square, les vestiaires de
la piscine, le cinéma, un parking…). Ne pas décrire ces
lieux, mais « noter en quelques lignes très brèves ce qui
est pour nous le reste visuel de ces lieux, ce qui émerge principalement
comme image fixe. »
Ensuite, noter pour ces mêmes lieux, une petite histoire anecdotique,
un très bref récit qui s’y rattache en nous y impliquant.
10-La
ville par la vitre : en métro ou en bus
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.67: l’accumulation,
la linéarité du dire devient le poème. Faire se
succéder les différentes images / observations (phrases
nominales ou non verbales) entre tirets. Il s’agit de « déplier
ce qui, du réel, s’est invisiblement superposé par
strates dans le mental, où l’œil s’accroche
par un détail (« linge rose qui sèche »)
où nous-mêmes élisons ce qui nous importe dans
le réel. » (p.68)
Au lieu des tirets, on peut abolir la ponctuation et insérer des blancs, à la
manière de Roubaud, entre les différentes images, pour donner
une impression de simultanéité. p.94
On peut également partir d’une photographie vue d’avion
(ou de satellite) de sa ville, et noter ses impressions et observations (organisation
de l’espace, disposition des éléments bâtiments,
monuments, architecture urbaine, couleurs, densité, circulation…)
11-Le
portrait araucan d’une ville qu’on aime
Cf Vendredi ou la vie sauvage, de Tournier
Faire le portrait Araucan en dix touches d’une ville qu’on aime
en développant des comparaisons / métaphores :
Ex : « Si c’était un animal/ une couleur / un son / un parfum
/ un prénom / un monument…, ce serait… à cause de
/ en raison de / car… »
12-Trajets
et promenades rituelles
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.55: refaire en pensée
une promenade rituelle de son enfance (« l’enfance, c’est
toujours ce qu’on n’est plus ! » p.47, =trajet agréable)
ou de son adolescence (trajet parfois minime) ou un trajet du quotidien,
de chez soi une fois la porte close au franchissement du portail du
collège (p.71, = trajet utile) => description itinérante.
« C’est la forme qui compte la capacité à jouer de
diapositives fixes et isolées, à séparer et couper, à animer
le texte par cette suite d’éléments chacun levés comme
une surface fixe. »
a) Pour que le locuteur se retire de son texte, suggérer l’emploi
du pronom « on » pour des notations pourtant personnelles.
« Décomposer ce trajet réel en éléments simples,
qui permettent que chaque phrase s’écrive comme si la précédente
n’avait pas existé, et comme si rien n’allait suivre immédiatement
celle-ci. » (p.59)
Suggérer l’emploi de phrases au présent, sans propositions
relatives ni circonstancielles, en sautant d’une image fixe à une
autre.
b) On peut ensuite introduire un narrateur fixe, immobile dans son texte. « Chaque
phrase commencera par ce « tu » par quoi le narrateur, en s’interpellant
lui-même, s’inscrit dans son propre texte. Il n’y aura pas
de liaison exprimée d’un paragraphe à l’autre, et
le pliage d’une grande feuille de format A3 en 9 cases égales
sera une nouvelle fois une bonne aide. » (p.61)
c) Dresser une liste des lieux extérieurs du quotidien (p.61), et trouver
pour chacun des vues immobiles du dedans vers le dehors, en imposant qu’il
y ait toujours un cadre (une fenêtre, une visière de casque, la
ligne d’un arrêt de bus, la porte de sortie d’un magasin)
et un peu de ciel. Trop difficile au collège.
d) Réfléchir à « tous les lieux où on est
immobile, même provisoirement, mais de façon répétitive
dans le quotidien, pour regarder la ville » (p.64) (arrêt de bus,
feu rouge, banc, queue à la boulangerie, devant une porte pour prendre
sa clé…)
13-Zoom
sur un moment du quotidien (à la ville)
cf
Perec, Espèces d’espaces, p.140
a) Décrire avec minutie toutes les opérations que l’on
effectue quand on prend le métro / le bus.
b) Décrire avec minutie toutes les opérations que l’on
effectue au cours d’un repas à la cantine depuis la première
sonnerie jusqu’à ce qu’on se range dans la cour, avant la
reprise des cours. / idem pour un repas à midi à la maison pour
les externes.
c) Décrire avec minutie toutes les opérations que l’on
effectue au cours d’un dîner familial.
d) Prendre les 7 derniers jours écoulés et isoler de chaque jour
un des instants qui se répètent au quotidien. Décrire
cette image avec brièveté (micro - narrations de 5 lignes maxi),
et ce qu’on ressent comme un objet singulier. Proposer que l’un
de ces 7 fragments soit inventé, sans qu’on puisse le deviner.
Chacun lit ensuite jour par jour ce qu’il a fait. Faire circuler la lecture
de tous les participants, pour chaque jour, le plus vite possible. François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.98
14-Rituel
familial
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.240
« Isoler une tranche singulière de réel, soumise à répétition
par des lois qui lui sont extérieures » : grande réunion
de famille (repas), départ en vacances, 14 juillet, Toussaint, fête
de Noël, fête religieuse, réveillon, mariage, enterrement,
manifestation / compétition sportive…
Quelles sont les images – pivots ? La page devient le théâtre
de ce rituel familial.
Chaque fragment de rituel doit donner lieu à un nouveau paragraphe (5
ou 6 au total), même très court, en terminant chaque paragraphe
sur une image fixe. L’ordre peut ne pas respecter la chronologie.
15-Je
n’aimerais pas… mais parfois si
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.36, ed. Fayard
Rédiger un texte de dix à quinze vers sur la structure suivante,
en alternant les 3 propositions à sa guise :
« Je n’aimerais pas… mais parfois si
« J’aimerais… mais parfois non
« J’aimerais… mais pas toujours »
16-Dire
la nuit
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.81
Dire la nuit vue d’une fenêtre de cuisine ou d’un balcon
de chambre, d’un bureau, perspective d’une place de gare, lumières
d’une rue la nuit… bruits de la nuit dans l’appartement et à l’extérieur.
Superposer une description diurne à cette description nocturne. Dire
pourquoi on est spectateur de nuit, pour quelle raison on ne dort pas s’il
est tard.
Prendre une série de lieux ordinaires, personnellement importants, et
mettre en vis-à-vis, sur deux colonnes d’une feuille séparée
verticalement, ce qu’ils sont le jour et ce q’ils sont la nuit.
(p.83)
(Décrire la rue du collège de nuit, et les impressions liées
au fait de s’y trouver ensemble, au retour du théâtre.)
Contrainte d’écriture : PC avec avoir. (p.85) ou enchaînement
de participes passés s’emboîtant sans chronologie. Une seule
phrase tenue par des points-virgules.
17-
Mythes modernes
François Tous
les mots sont adultes, p.109
Imaginer un court récit mythologique du monde contemporain à partir
d’un logo de marque figurant sur des baskets ou un sweat. Rédiger
4 versions dont une première qui est concise (en 5 lignes) et qui se
termine par la formule : « Reste l’inexplicable… »
Raconter sa propre histoire comme un mythe (car on est toujours à soi-même
inexplicable).
On peut inventer une étymologie.
Alain André, Babel heureuse, p.111 & sqq. : exploration
et transposition du mythe d’Ulysse et Pénélope.
18-Table des matières de Seî Shonagon
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.115. Ecriture collective.
Seî Shonagon, japonaise écrivain de l’an 1000.
a) Table des matières annonçant des listes de choses : « choses
qui ne servent à rien mais éveillent un doux souvenir du passé… choses
qui ne sont bonnes à rien, choses qui distraient dans les moments d’ennui…» Chacun
peut choisir son intitulé et commence sa liste, puis on échange
les listes, et les différents participants les complètent.
b) Choses désolantes, choses détestables… « On va
proposer l’inventaire de tout ce qui, grands ou petits événements,
remarques, conversations, impolitesse qui, dans la vie quotidienne, la dernière
quinzaine nous a mis en colère. » Il faut s’expliquer par
une scène ou une figure concrète, et non s’en tenir à de
grands mots comme « injustice » ou « racisme » (p.116)
19-Le
patronyme
Alain
André, Babel heureuse, p.117 : écrire sur son
patronyme, en suivant l’histoire de sa relation intime avec lui
(surnoms, déformations, acceptation ou refus).
20-Les
ancêtres, les origines
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.117
Même si notre savoir est lacunaire, on va évoquer ses 4 grands-parents
et 8 arrière-grands-parents, (et arrière-arrière si possible)
en insistant sur un aspect qui nous paraît essentiel ou symbolique :
un lieu, une profession, le trajet d’une migration, une parole rapportée,
une spécialité culinaire… à travers différents
versets qui ramasseront avec force une silhouette ou un être en une ligne
(Saint-John Perse) Ex de structure :
a) « L’orpheline de la campagne, bonne cuisinière et courageuse,
je l’ai à peine connue.
« L’ouvrier à la salopette bleue et parlant peu, mort d’un
arrêt du cœur, je l’ai très peu connu…
« … je ne l’ai jamais connu / je l’ai un peu connu. »
b) Anaphore : « Celui qui / Celle qui… »
On peut associer b) + a)
c) Choisir l’un des ancêtres et pratiquer un zoom en rédigeant
un texte à la deuxième personne du singulier, au présent
de l’indicatif, en changeant de référent temporel à chaque
paragraphe (p.125)
21-Récit
de naissance
Alain
André, Babel heureuse, p.137 : entreprendre le récit
de sa naissance en mêlant deux voix contraires : « la première
tente une reconstitution aussi précise et minutieuse que possible,
tandis que la seconde sans cesse interrompt ou commente l’entreprise. »
22-Les sens en éveil
Vocabulaire
des 5 sens : cf manuel Expression 6e/5e Magnard, p.32
François Bon, Tous les mots sont adultes, p.144 (Novarina)
« Le narrateur est immobile. Il note, dans un temps délimité,
l’ensemble de ce qui parvient, de façon discontinue, aux cinq sens.
[à chaque déclenchement, noter la perception dominante : ce qu’on
voit, ce qu’on entend, ce qu’on sent…] C’est un exercice
qu’on peut proposer aux participants de faire par deux, un qui dicte et
l’autre qui écrit, en alternance, celui qui dicte pouvant même
fermer les yeux pour se concentrer sur les seules perceptions auditives. » Exercice
qui peut se faire dans une galerie de centre commercial, dans un square, sur
une place, en déambulant dans le collège (dans les lieux interdits,
si le Principal l’autorise, p.148), en notant les bribes de paroles entendues.
Possibilité de noter les heures auxquelles les observations sont notées.
23-Epitaphes
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.156. Explorer un cimetière
(le Père-Lachaise) et ses épitaphes. Rédiger sa
propre épitaphe, en commençant par « Ci-gît » ou « Ici
repose ».
Pierre Frenkiel, dans 90 jeux d’écriture : Faire écrire
un groupe, ed. Chronique sociale, p.126, propose de procéder en
3 étapes :
1) Rédiger un court texte en écriture spontanée, très
vite, sur une grande feuille.
2) Extraire 10 mots du texte ainsi obtenu.
3) Rédiger sa propre épitaphe en y incluant ces 10 mots imposés.
NB : les règles ne sont énoncées qu’au fur et à mesure.
24-Dire la souffrance extrême et secrète
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.162
« Se consacrer mentalement sur un instant, quelques secondes, quelques
minutes, quelques heures, où on n’était plus maître
de soi-même, pour une raison qu’il n’appartiendra à personne
de savoir. Et décrire avec précision tout ce qui se passait entre
le mental et les limites de notre corps. » (Se sont les manifestations
physiques et morales de la douleur, qui comptent, et non leur cause. Le fait
de ne pas la connaître confèrera davantage de poids au texte.)
On peut écrire sans ponctuation, avec l’usage exclusif du tiret,
par exemple (Artaud, Flaubert), afin que l’écriture n’établisse
aucune hiérarchie.
Proposer une lecture orale.
25-Musée
du rêve
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.170
(Recueils de rêves : Freud, Richter, Perec, Baudelaire, Nerval, Kafka,
Breton, Swedenborg…)
« Les rêves qui marquent sont vraiment très rares : deux ou
trois fois l’an ? Mais semblent alors harponnés dans la tête
avec une force de mémorisation surprenante : n se souvient avec précision
de rêves très anciens. » (p.172)
a) Typologie de rêves : « rêves d’envol et de chute
et pourquoi, rêves de paralysie et pourquoi, rêves de poursuite,
rêves où on est nu, rêves de dents, de terre ou de feu… rêves
de réveil… de morts… » Chacun inventorie la liste
très limitée de ses rêves récurrents (ceux dont
on sait en les faisant qu’on les a déjà faits)
b) Construire un musée du rêve : lui attribuer un lieu, une architecture
intérieure et extérieure, des guides pour la visite, un mode
de déplacement à l’intérieur du musée, d’une
salle à l’autre, les différentes salles, les « objets » exposés… Raconter
une visite type, et/ou imaginer un tract proposant un programme de visite bien
précis. (p.173)
c) Arrêt sur image : choisir l’un de ses rêves les plus récurrents,
se repasser mentalement le « film », et l’immobiliser un
instant face à soi (p.174) : examiner le décor et les lieux,
se tourner latéralement pour explorer ce qui est au bord du champ visuel.
S’il y a une porte ou une fenêtre, essayer de voir ce qu’il
y a derrière. Quel âge a-t-on dans ce rêve ? Quel visage
a-t-on ? Se reconnaît-on ? Voit-on ses mains ? Quelles couleurs ?
d) En situation d’illettrisme, apporter des tableaux : Magritte, Klein,
Bosch, Les Mystères de Harris Burdick de Chris van Allsburg.
(p.177)
26-Autoportrait
TDC
sur l’Autoportrait, n°853- 1er avril 2003
François Bon, Tous les mots sont adultes, p.188
Portrait-robots : 14 000 combinaisons.
Vocabulaire du portrait : voir le manuel Expression 6e/5e Magnard,
p.52
a) Se décrire d’après une photo de photomaton. Partir de
cette image simple, et la déformer, outrer les traits, à la manière
de Bacon
b) Prendre une photo de soi qu’on aime, y superposer un transparent et
s’écrire dessus, en utilisant le pronom « tu », (ou « vous » +
imparfait) en suivant ou non les contours du visage.
c) Se décrire à travers un dialogue avec soi-même, comportant
des fragments descriptifs. La parole tente de dire son propre visage, en hésitant,
en s’interrogeant
d) Autoportrait dépréciatif, avec des notations subjectives suivant
chaque observation objective à la manière de Leiris (début
de l’Âge d’homme)
e) Imaginer un portrait parallèle, un face-à-face de deux visages,
en alternant, comme on se parle à deux voix, les phrases portant sur
un visage et puis l’autre (Bon p.192)
27-Ecrire
d’après une photographie qu’on a faite soi-même
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.211
S’appuyer sur la narration des circonstances, la prise de vue, le cadre,
le premier / l’arrière plan, pour que le cliché soit décrit
et comme fixé au cœur d’un texte narratif, « comme
un arrêt provoqué du temps et du mouvement »
Les photographies peuvent amener à décrire des décors,
des objets en gros plan ou qui se détachent, des portraits, des groupes
de personnes (insister sur les sentiments ou tensions qui les unissent)
Ex d’improvisation théâtrale : un acteur décrit une
photographie qu’il voit (mentalement) au public qui ne la voit pas mais
doit pouvoir se la représenter. Les émotions doivent monter progressivement.
28-Le
parti pris des choses
Ponge
prend « l’objet même comme but et lieu de l’écriture »*,
il s’immerge dans l’objet et lui confère une épaisseur
propre. Ponge : « Ô ressources infinies de l’épaisseur
des choses, rendues par les ressources infinies de l’épaisseur
sémantique des mots ! » (« Introduction au galet », Le
Parti pris des choses)
Proposer aux élèves 2 ou 3 de ses poèmes en prose : le
pain, l’orange, le cageot, la porte, le galet (cic p.217)…
*François Bon, Tous les mots sont adultes, p.215
Bon : « La seule règle : épouser la réalité,
la serrer au plus près. Voyager à l’intérieur de
l’objet. » (p.216) « L’objet peut être élémentaire
(la montre, le crayon), ou purement géométrique (l’alliance), à nous
de prouver q’en écrire soit possible. » p.219
Cf Sujet d’écriture 1-De l’inventaire au calligramme
Le sujet peut porter sur un objet de l’enfance que l’on ne possède
plus, en évoquant les sensations liées aussi bien au nom de la
chose qu’à la chose elle-même. Bon p.221.
29-Se
lire, rythmer ses écrits
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.238
Reprendre le texte produit à la séance précédente.
Souligner les mots pivots, et ne lire que quelques mots pivots, charnières.
S’interroger sur leur signification. Lire ensuite des bribes de phrases
essentielles. Puis lire le texte entier afin d’en ressentir le rythme.
30-Ecrire
le théâtre
François
Bon, Tous les mots sont adultes, p.249
a) Commencer par décrire une salle, un lieu de représentation
vide (exercice à mener, si possible, dans un théâtre).
S’il est possible d’ déambuler, décrire les fauteuils,
les loges, les rampes, les coulisses…
b)
Imaginer comment procéder pour transformer un lieu ordinaire
(salle de classe) en lieu de représentation, avec un espace
scénique, un espace réservé aux comédiens
et un espace pour le public.
c)
Ecrire un court dialogue absurde, en 6 répliques : le cadavre
exquis « QRAAOE » de P. Frenkiel, 90 jeux d’écriture
: Faire écrire un groupe, p.69 :
A : Q : Poser une question, puis plier la feuille pour la cacher. Faire passer
la feuille.
B : R : Rédiger une réponse. Idem.
A : A : Rédiger une assertion (phrase déclarative négative
ou positive). Idem.
B : A : Rédiger une deuxième assertion. Idem.
A : O : Exprimer un ordre. Idem.
B : E : Terminer par une phrase exclamative.
Mettre toutes les feuilles pliées en tas. En tirer une et la lire à deux
voix / personnages : A et B.
NB : Exercice à proposer après avoir revu les types et formes
de phrases.
d)
Rédiger les didascalies (et uniquement les didascalies) d’un
cours, ou d’une scène familiale du quotidien.
e)
Construire la fable de chacun des personnages qui sera mis en scène
(Bon, p.275 cf aussi Dulibine et Grosjean, Coups de théâtre
en classe entière, CRDP de Créteil). Ecrire ensuite
pour chaque personnage un très court monologue, ou soliloque,
sur des idées convenues, afin de déterminer sa manière
de s’exprimer.
f)
Au lycée ou en 3ème : Rédiger un (son propre)
monologue intérieur, en soulignant une tension mentale qu’on
examine, sans contrainte de durée extérieure. Bon : p.266.
On y posera « Une question sur l’homme en général,
posée à partir du questionnement de soi. » (p.271)
31-Tout
le monde… moi seul
Alain André, Babel heureuse, p.56 : sujet inspiré d’un
poème de Tao Tö King : Ecrire « Tout le mode… » et
développer cette phrase. Lorsque l’écriture s’arrête,
commencer une phrase par « Moi seul… ». Recommencer sur ces
deux anaphores. Mettre en place cette alternance, qui s’apparente à une
litanie.
Confier à son voisin, qui est invité au plus absolu respect.
Aucune correction des maladresses ou scories d’orthographe. Puis il le
relit à la lueur des questions osées par l’animateur. Tous
les éléments de réponses sont notés sur une feuille à part,
puis les lecteurs font part de leurs observations aux auteurs.
32-Incipit
Alain
André, Babel heureuse, p.62 : S’engager dans
l’écriture d’un début de récit, en
composant d’abord un incipit (= une première phrase) qui
peut être issue d’une foule de situations : réveil,
extrait de chanson, regard porté sur un objet ou une image,
réminiscence… Commencer par lire un certain nombre d’incipit
très variés.
Une fois l’incipit composé, rédiger la moitié d’une
fiction brève d’une à deux pages, en 10-15 minutes. Puis
recopier ou photocopier le texte et le passer à ses voisins de gauche
et de droite. Chacun écrit ses deux suites, de manière à ce
qu’un auditeur non prévenu ne puisse pas dire à quel endroit
se produit le changement d’auteur.
33-Les
possibles narratifs
Alain
André, Babel heureuse, p.180 : fonctionne sur la base
de cartes, dont on trouve des exemples dans le numéro spécial
de l’Ecole des Lettres de mars 1993, « Ateliers d’écriture »,
p.105-108, sur les robinsonnades. Cf. Textes combinatoires dans les
Jeux d’écriture.
Il serait intéressant de travailler les possibles narratifs à l’aide
de cartes heuristiques.
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